janvier 2022
Mandala joyeux
amusement créatif matinal
Je vous partage une séance dont j'étais le centre, car ce que nous proposons, nous le pratiquons et en avons vu les bénéfices.
Les démons en moi.
« Je me souviens de qui je suis et je me libère des illusions et de l'hypnose » est mon mantra personnel depuis un certain temps déjà.
Je comprends aujourd'hui que cette demande était mensonge. Je n'étais pas prête à me souvenir. Je ne voulais pas me souvenir. Je voulais simplement me retrouver dans l'hypothèse qui me convient le mieux ; un être merveilleux, bon et lumineux, un dieu sage et aimant.
Mais ce n'est qu'une projection, voir une conviction pour certains, mais de preuves nous n'avons rien.
Mon parcours ces dernières années a remis en question bien des choses, trop peut-être.
Les vérités sont multiples et je ne peux m'arrêter à aucune.
Alors oui, une de mes hypothèses est que je suis dieu. Mais dieu ne veut pas dire pour autant sage et bienveillant. Puissant et créateur, oui, mais bon... je n'en ai pas la preuve.
Mes pérégrinations m'ont fait comprendre que dans un absolu il n'y a ni bien, ni mal. Il n'y a que des faits avec des conséquences. Je vous le concède, d'un point de vue du vécu la différence est notable.
Petite fille je pensais être diabolique. J'ai grandi en ayant comme objectif de le camoufler.
Puis la vie s'est écoulée et j'ai pensé être profondément gentille.
Puis la vie s'est écoulée et je me suis demandée dans quelle mesure je ne me leurrai pas.
Mes actes vont plutôt dans le sens de ne pas faire de mal, je me dis alors pencher du bon coté de la balance. Mais mes pensées, elles, ne sont pas vertueuses. Elles voient le mal. Elles imaginent le mal. Qui suis je alors ? Mes pensées ou mes actes ?
Je me réfugie donc dans des histoires. Sont-elles vraies ou fausses, je ne sais pas. Mais je m'y accroche.
Mes histoires me racontent, au regard d'éléments plus ou moins concrets auxquels je me rattache, que j'ai été abusée lorsque j'étais toute petite. Cela explique, expliquerai certaines de mes visions.
Mes histoires me racontent que je suis une éponge. J'imprime et me souviens des images et récits terrifiants des comportements humains sur terre. Je perds la juste limite entre ça et moi.
Suis je ces images ? M'appartiennent-elles ? Est-ce moi qui les crée ?
Le cercle est vicieux. Plus je m'y oppose, plus ces images et idées m'assaillent. Et donc plus je me pose la question de savoir qui je suis, bonne ou mauvaise.
Et plus je me pose la question, plus la question se pose et plus je me provoque et me mets au défi.
Je ne veux pas savoir si j'ai été abusé ou pas. Car aller à la quête de cette réponse n'a pas de garantie de réussite et apprendre que je n'ai rien vécu validerait le fait que je ne suis pas une bonne personne.
Lorsque je m'imagine passer à l'acte, mon esprit se persuade que ce n'est que pour me prouver que ce n'est vraiment pas moi.
Mais ne serait-ce pas la encore un défi pour savoir qui je suis vraiment ?
Je me terrifie. Vivre ermite au fond d'un bois serait une solution, aucun risque de faire du mal à l'autre.
Mais je ne veux pas me fuir indéfiniment. Ce n'est pas vivre que de s'éviter.
Aujourd'hui le glauque m'a assailli plus qu'il ne faut. J'ai lutté. Le monstre visqueux et englueur déployait bien des ardeurs.
Benoît l'a senti. J'ai demandé de l'aide. Il m'a entendu.
J'ai exorcisé, régurgité, râlé. Il a exorcisé, régurgité, râlé.
Le son du tambour battait mes dissonances.
J'ai exhorté à sortir ce qui n'était pas de moi. J'ai accepté qu'une fois qu'il n'y aurait que moi en moi, je puisse percevoir que je suis vraiment le mal.
J'ai repris possession de ma maison corps-tête. Je suis maître à bord. J'ai dit dehors. J'ai dit non
Et j'ai compris que peut importe qui je suis, dieu, bonne ou mauvaise.
Je décide de qui je suis.
Je pose mes actes. Je canalise mes pensées du moins j'essaie.
J'ai ramassé les mouchoirs, sopalins et tout ce que j'ai régurgité et craché.
J'y ai mis le feu.
J'y ai vu du monde. J'ai compris qu'il ne me fallait pas être en colère. Ce monstre était depuis si longtemps en moi qu'il ne savait plus d'où il venait.
Je l'ai accompagné. J'ai chanté pour qu'il se libère de la matière. J'ai chanté pour qu'il retrouve le chemin de sa maison. J'ai remis du feu pour accélérer le processus car nul besoin de faire durer la souffrance. J'ai soufflé pour que le papier se consume. Il est des choses qui doivent brûler vite et d'autres se consumer lentement.
Je me sens mieux. Il me faudra y retourner, pour ne plus laisser s'accumuler.
Stop à la tyrannie auto-imposée
Mise en garde
J'ai écris chamane, mais vous pouvez également lire thérapeute, guérisseur etc...
Il y en a des bons, des très bons, même des excellents. Le meilleur de tous est en vous. Mais s'il ne se manifeste pas encore, il peut vous conseiller, vous orienter par des signes, l'intuition, le ressenti, vers celui qui sera le meilleur pour vous.
Stop à la tyrannie auto-imposée
Le terme chamane est effrayant tant il est galvaudé. Les chamanes fleurissent en nos contrées comme les champignons à l'automne. De l'auto-proclamation, au diplôme tamponné, estampillé chamane certifié, il n'y a qu'un pas.
Je suis bien placée pour en parler, voire très mal selon les points de vue. J'y ai participé activement, double formation et oui il me fallait au moins ça. Mais après quelques rituels guérisseurs, je me suis bien gardée d'aller plus loin.
Pourquoi ? Parce que !
Pas assez disciplinée, pas assez rigoureuse, pas assez convaincue, pas assez diplômée, pas assez et encore pas assez.
La tâche est trop sacrée pour la confier à petite Natacha.
Car c'est du sacré que cette pratique relève. Du sacré et du respect, elle nécessite.
J'ai peur du sacrilège, j'ai peur de blasphémer, de blesser.
Serait ce au final que je me pense suffisamment puissante pour avoir un réel impact. Il s'agirait donc d'orgueil, d'un orgueil peureux.
Ne pas oser agir par crainte de se planter, mais ne pas oser agir par crainte de réussir est tout aussi présent.
Dans ma tête, j'ai toutes les capacités, tous les outils, toutes les connections pour agir, soulager, accompagner, mais dans ma tête seulement.
Car je me sens encore, en partie, à l’état de larve et je rampe. Dans le noir, en moi, je rampe. Je râle contre les règles et les cadres étouffants. Je n’ose pas me lancer car je ne me retrouve en rien. J’applique, bien disciplinée, des protocoles avec lesquels je ne vibre pas, tout en rêvant de m'en libérer
Je n'ose pas mettre en place, je n'ose pas agir, je n'ose pas montrer ce que je ferai si j'osais. Alors je ne fais pas. Je pense petit, j'agis petit. Je m'éteins, je m'étiole. Je pousse les autres à réussir, oser, essayer, tenter. Je les observe et m'imagine.
Je n'ose toujours pas sortir du cadre tyrannique. Le plus terrible dans l'histoire, c'est que je m'impose le protocole. Je m'impose les règles. Nul n'est derrière moi pour surveiller, corriger, réprimander. Je me tyrannise seule, comme une grande que je suis. J’appelle de toutes mes cellules l’émancipation dont je ne me saisis pas.
Je suis raisonnable et conforme.
Je suis mon propre bourreau, je suis ma propre victime. Je suis donc la seule à pouvoir me sauver.
Je dois m'imposer l'inconfort d'oser, de me montrer sans fard, ni masque.
Me libérer de ma tyrannie, de 50 ans de pratique ne me paraît pas aisé. C'est une vigilance de chaque instant qui est nécessaire.
Si ne pas me souvenir de ce que j'apprends était un cadeau. Ne pas me souvenir pour pouvoir créer et non pas répéter.
Nous sommes à l’aube d’un autre temps, celui de notre avènement.
Je comprends que si toutes les pratiques, les religions, les philosophies ont été utiles ; elles sont aujourd’hui celles des temps anciens.
Il nous faut inventer et trouver notre pratique, retrouver notre unicité.
Il nous faut nous affranchir des diktats pour exprimer pleinement qui nous sommes. Écoutons ce qui est bon pour nous et non pas ce qu’on nous dit être bon.
Je suis dans l'obligation d'agir et non plus imaginer et ne rien faire.
Arrêter de me lamenter, raviver ma flamme, me montrer à la lumière du monde. Franchir la porte des étoiles qui me ramènera chez moi, en moi, debout.
L'amour dit universel comme outil d'asservissement
Je ne sais pas si mes réflexions font sens, ou résonnent auprès d'autres que mon compagnon et moi.
Le fait est qu'elles prennent de la place, de plus en plus de place. Elles prennent racines bien évidemment dans mon histoire, mais également dans l'enseignement de nos amis les psilocybes.
De nombreux doutes, qui frôlent la conviction, changent mon regard sur le monde et notre réalité.
Existons nous encore, ne sommes nous pas l'emprunte résiduelle de notre passage déjà passé ? Si nous n'étions plus que des programmes. Le challenge resterait le même, s'émanciper, se libérer de nos maîtres et entraves. Mais à la façon d'un programme informatique qui navigue grâce à un flux.
Ne plus rien croire, ni même celui qui nous dit de ne pas croire.
Chercher la porte pour se sortir du jeu, l'imaginer, la conceptualiser et au final ne pas la trouver, du moins jusqu'à présent.
J'ai toucher du doigt une sorte de brève félicité lors d'une lointaine pratique de Tai-chi. Depuis, j'ai perçu la connexion, du monde, des mondes, des dimensions, du vivant, du moins je le crois.
J'entends parler de cette union divine, de l'amour inconditionnel qu'il est de bon goût d'évoquer et viser. Je lis toutes ces phrases pleines de sucre qui nous parlent que du cœur comme valeur d'avenir. Et je ne peux me sortir de la tête que cela aussi, en partie, est faux. Cette grande notion est utilisée comme une cage supplémentaire qui veut nous faire passer pour des hamsters évolués, éveillés.
Cette notion comme bien d'autres est enfermante, limitante.
Sur le plateau de jeu de nos vies la dualité est de mise. Nous faire valoriser l'amour, la lumière revient à nous faire créer leurs supposés opposés.
C'est une guimauve surprotéinée qui permet de nous maintenir à flot, à un taux tolérable que nous soyons bien dociles et comestibles.
Je suis de cette dimension mais rien ne m'empêche d'avoir conscience des autres et de croire m'y plonger parfois.
Je me sens en recul du monde, parfois neutre, des fois froide.
Me reconnecter à mon essence et non à l'amour comme on nous dit de le faire me semble essentiel.
Y parvenir est pour moi, valoriser la vie, la pulsion, l'énergie de vie qui certes va vers la « mort » comme une fin évidente mais naturelle.
La course de la vie est une course à la transformation et la disparition est une nécessité à la création.
Mes cellules, si elles existent encore, ont leur propre vibration. C'est mon chant, celui que je veux exprimer. Poursuivre mon évolution, libre des injonctions et limitations pour trouver la porte de sortie du jeu, pour retrouver mon cours naturel.
Ce que je vous propose n'est qu'une invitation à goûter, expérimenter par l'esprit et le corps d'une façon différente.
Goûter ne veut pas dire adhérer, ni valider.
Goûter c'est tester, analyser, pratiquer, ressentir, garder, rejeter, en partie ou en totalité.
C'est rendre accessible des espaces qui étaient encore inexplorés pour ouvrir la porte à de nouveaux possibles.
Il n'y a pas encore à ma connaissance de solution miracle
mais être de plus en plus conscient de notre être permet de clarifier, mettre en lumière et pourquoi pas vivre mieux.